🦜 La théorie du perroquet... - La GS #206
Statut, Affiliation et Ethnomarketing, A/B tests, Fainéantise, Relinking, stratégie produit, business et médias, YouTube King.
Cette semaine, je suis tombé sur une vidéo TikTok cool. 🤓
Cela m’arrive souvent en ce moment, car j’ai (enfin) réussi à dresser mon algorithme pour qu’il me propose uniquement des choses intéressantes.
(Ne vous attardez jamais sur un chat rigolo, sinon vous êtes cuit.)
Il s’agit d’une ancienne élève d’Olivier Razac, docteur en philosophie à l'Université Paris VIII, et auteur du livre L'Écran et le Zoo.
Dans cette vidéo, elle explique, via la théorie du perroquet présente dans le livre, le mécanisme de renforcement des stéréotypes par les populations elles-mêmes stéréotypées.
En gros, ce volatile est capable de répéter ce qu’on dit, mais avec son accent “perroquet”.
Cet accent est dans notre inconscient collectif parce qu’on l’a vu dans Tintin ou d’autres choses.
Ok.
Si maintenant on va voir un perroquet et qu’on essaie de lui parler en imitant ce cliché de perroquet que l’on a déjà en tête : “Cocooooo…”
Celui-ci va répéter, il va donc imiter un humain… Qui imite un cliché de perroquet.
Cela viendra donc renforcer le stéréotype que l’on a des perroquets.
Vous me suivez ?
Le cliché devient ainsi "vrai".
À travers cet exemple, il y a l’idée que le réel finit par se conformer aux stéréotypes. 👇
Je suis assez d’accord avec la conclusion.
Nous avons tous une tendance naturelle à reproduire le comportement attendu de notre identité sociale, en reproduisant aussi bien les clichés négatifs que positifs.
Cependant, je trouve que l’explication reste trop superficielle, négligeant la volonté profonde (inconsciente ou non) que l’on a de se conformer aux clichés, surtout si ces clichés peuvent nous être bénéfiques.
Selon moi, deux facteurs aggravent cette mécanique de renforcement des clichés : les deux moteurs psychologiques sous-jacents à toute prise de décision :
Statut et Affiliation
➡️ Statut : Il s'agit de savoir si je vais gagner ou perdre en statut par rapport aux autres.
➡️ Affiliation : Liée au statut, mais elle met l'accent sur la volonté d'appartenir à un groupe.
Comme dit Seth Godin dans cet article :
Affiliation is “people like us do things like this.”
Autrement dit, je vais conformer mon comportement à celui des personnes qui me ressemblent ou à celles auxquelles je souhaite ressembler.
C’est une question d’identité projetée par rapport aux autres, et j’épouserai d’autant plus les clichés que je jugerai valorisants.
➡️ Soit parce que cela renforce mon sentiment, d'affiliation au groupe.
➡️ Soit parce que c’est valorisé par une partie de la société qui m’intéresse.
Exemple avec l’ethnicité (mais c’est valable pour toutes sortes de groupes.) :
Les Italiens sont stylés.
Les Noirs dansent bien.
Les Algériens sont fiers. Etc.
Cela montre l’importance de cette mécanique en marketing, dès lors que l’achat d’un produit ou service contribue à renforcer cette construction identitaire.
En faisant mes recherches, j'ai découvert le terme “ethnomarketing”.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas de marketing ethnique, mais plutôt d’un marketing doublé d'ethnologie. Cela signifie interpréter les comportements à travers la symbolique, les rituels, et les mythes, pour révéler des éléments de consommation souvent ignorés par les approches traditionnelles.
Dans l’étude “L'ethnomarketing au service de la prospective”, les deux cas étudiés — la marque Abercrombie & Fitch et un centre commercial dans le nord de la France — montrent comment les marques peuvent se positionner en fonction des attentes symboliques des consommateurs.
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🤓 Dans la rubrique "Pêle-mêle"
Soyez fainéant, cultivez votre fainéantise, vous serez plus efficace et plus créatif. C’est le message d’Anne-Laure Le Cunff.
Le technique du Relinking pour booster votre SEO par Léo Poitevin.
Puisqu'on est là pour faire de l'argent à la base, la construction de votre produit doit être pensée autour du business model. On ne construit pas une expérience pour ensuite se demander comment la monétiser.
Rory Sutherland fait partie de ces figures du marketing dont on parle assez peu dans l’écosystème francophone. Pourtant, à chacune de ses interventions, il est rare que je n'en tire pas une idée ou un nouveau point de vue sur un sujet marketing.
Cette vidéo semble un peu nulle au premier abord, puisqu'il s'agit de répondre à des questions basiques posées par des internautes.
Pourtant, en 13 minutes, il présente un condensé pertinent des bases universelles du marketing. Et il m’a encore appris des choses. 🇬🇧 ⬇
🤔 L’enigme “Welcome to the Jungle”
Je fais partie de ceux qui ont mis du temps à comprendre pourquoi la boîte “Welcome to the Jungle” existait encore après toutes ces années.
Je n'ai rien contre eux bien sûr, mais la première fois que j’ai regardé les prix pour déposer une annonce de recrutement, ça m'avait semblé excessivement cher, et je ne comprenais pas ce qui justifiait ce tarif.
D’accord, ils avaient une approche fraîche du recrutement, mettant l’accent sur la culture d’entreprise et l’expérience candidat/recruteur. Et avec un super branding. Mais je pensais que ça ne durerait pas.
Aujourd’hui, ils sont toujours là, incontournables dans le domaine du recrutement, et souvent cités en exemple parmi les boîtes ayant créé leur propre média.
Questions : à quel point le média impacte-t-il le business et comment allier les deux ? Le Super Daily a enquêté.
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📺 Youtube a gagné
Cette semaine, j’ai regardé la série documentaire sur DJ Mehdi sur… YouTube.
On a aussi beaucoup parlé du doc d’Inoxtag, qui crapahute sur l’Everest, mis en ligne sur… YouTube.
Pour ces deux exemples, le niveau de production est équivalent à celui d'une production Netflix.
Pendant longtemps, Netflix aimait dire que sa vraie concurrence n’était pas Amazon Prime, mais plutôt… le sommeil.
Il y a un concurrent qu'ils avaient apparemment sous-estimé : YouTube.
Ils ne l'ont jamais perçu ainsi, pensant que les productions YouTube n'atteindraient jamais ce niveau de qualité. Force est de constater que ce n'est plus le cas.
Cela, ajouté à tout l'écosystème de petits et moyens créateurs indépendants produisant des contenus de plus en plus qualitatifs…
Devinez qui est numéro un en streaming aujourd'hui dans le monde ?
Eh bien, c'est YouTube.
Grosse analyse de Colin et Samir qui expliquent pourquoi YouTube a finalement gagné la guerre sans vraiment le vouloir.
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Keep it curieux ! 🤓
— Yann
Super édition, je vais avoir de la lecture et du contenu à regarder pour ce soir !
Très intéressant le fait de mettre des mots et des exemples sur cette théorie du perroquet.
J'ai toujours trouvé ça assez "étrange" (entre guillemets car l'être humain adore se mettre dans des cases) notre tendance à se dire "Je suis né telle date donc j'ai ce trait de caractères" (entre-autres).
Au final, on tourne en boucle sur ce trait de caractère qui devient une vérité.
Merci !
Très très intéressant le propos sur les stéréotypes qui vient confirmer un sentiment personnel. Je discutais avec l'ami François Lamé à propos des archétypes de personnalité, et il me rappelait qu'il n'y avait aucune réalité psychologique ou neurologique dedans et que Junga avait été débunké depuis un moment. Certes, lui expliquais-je, mais à l'instar des clichés sur les prénoms ou les signes astro, les gens s'y confortent pas mal.
"C'est normal, je suis balance ascendant attachiante-fofolle archétype de l'amoureuse toxique".
Parce que ça rassure les gens d'être identifiables. Parce qu'ils ont cruellement besoin qu'on les identifie. Être hors des clous, c'est être anormal. Raté. Laissé à l'abandon.
C'est l'éternelle "garçon manqué" qui te dit ça : j'ai vécu toute ma jeunesse à entendre que j'étais défectueuse. J'en ai beaucoup souffert, tout en sachant une chose : ma définition dépend beaucoup des autres et importe... aux autres.
D'où la quantité de personne qui surjouent à une ère d'ultra-mise en scène et d'identification, peut-être...